L’industrie en Géorgie

L’industrie en Géorgie

Qui aurait cru qu’au pied du Caucase se cache une puissance industrielle en pleine effervescence ? La Géorgie, ce petit bijou entre Europe et Asie, ne se contente plus de produire du vin : elle fait tourner des machines, fondre du métal et briller des usines comme jamais ! Entre la métallurgie, l’énergie hydraulique et les zones franches bourdonnantes, le pays avance à pas de géant. Ce numéro est une aventure économique à suivre de très près.

Grâce à sa position géographique entre l’Europe et l’Asie, la Géorgie a su développer un tissu industriel diversifié, allant de la métallurgie à la chimie, en passant par le textile et la transformation agroalimentaire. L’exploitation de ressources naturelles telles que le manganèse, le cuivre et l’hydroélectricité soutient l’industrie lourde, tandis que la modernisation des infrastructures et les réformes économiques engagées depuis les années 2000 ont favorisé l’essor de la construction mécanique et des matériaux de construction. Ce positionnement stratégique, couplé à une politique d’ouverture aux investissements étrangers, confère à l’industrie géorgienne un rôle moteur dans la croissance du pays.

En 2024, le chiffre d’affaires total de l’industrie géorgienne atteint 19,83 milliards d’euros, soit une baisse de 5,7 % par rapport à l’année précédente. La valeur de la production industrielle diminue également, s’établissant à 17,25 milliards d’euros, en recul de 3,8 %. Cette contraction s’explique en partie par la volatilité des marchés énergétiques et les défis logistiques liés aux importations. Néanmoins, la résilience du secteur manufacturier et les investissements dans les infrastructures industrielles laissent entrevoir une stabilisation progressive.

Après des décennies de turbulences économiques, le secteur industriel géorgien montre des signes de consolidation. En 2024, il représente 18,9 % du PIB national et emploie 13,6 % de la population active. L’industrie manufacturière, qui contribue à hauteur de 8 % du PIB, se concentre sur la transformation alimentaire, la production de matériel de transport (moteurs électriques, avions), ainsi que sur les produits chimiques et textiles. L’extraction minière reste un pilier stratégique, avec des ressources telles que le manganèse (notamment à Chiatura et Imeritia), le cuivre, le tungstène, le marbre et le pétrole. Malgré une capacité hydroélectrique importante, la Géorgie dépend encore fortement des importations de pétrole et de gaz.

Bien que l’agriculture ne soit pas au cœur du secteur industriel, elle joue un rôle complémentaire dans l’économie géorgienne. Grâce à l’accord de libre-échange approfondi avec l’Union européenne, les produits agricoles géorgiens bénéficient d’un accès sans droits de douane aux marchés européens. En 2024, les exportations agricoles atteignent 1,44 milliard d’euros, en hausse de 17 %, tandis que les importations alimentaires s’élèvent à 1,89 milliard d’euros, réduisant le déficit commercial agricole à 442,8 millions d’euros. Cette dynamique renforce les synergies entre les secteurs agricole et industriel, notamment dans la transformation agroalimentaire.

Le secteur industriel géorgien, bien qu’il n’emploie que 13,6 % de la population active, joue un rôle économique majeur en contribuant à hauteur de 19,1 % au produit intérieur brut du pays. Cette disproportion entre l’emploi et la valeur ajoutée témoigne d’une productivité relativement élevée et d’une spécialisation dans des activités à forte intensité capitalistique, comme la transformation des aliments, la fabrication de matériel de transport ou l’extraction minière. Avec une croissance annuelle de la valeur ajoutée estimée à 5,4 %, l’industrie géorgienne affiche une dynamique soutenue, reflétant les efforts de modernisation et d’intégration dans les chaînes de valeur internationales.

L’industrie géorgienne, bien que confrontée à des fluctuations conjoncturelles comme la baisse récente de la production, reste un levier essentiel de développement économique. Sa contribution significative au PIB, sa capacité à générer de la valeur ajoutée avec une main-d’œuvre relativement restreinte, et sa diversification sectorielle témoignent d’un potentiel solide. Grâce à ses ressources naturelles, à sa position géostratégique et à ses réformes pro-investissement, la Géorgie s’affirme comme un acteur industriel en pleine transformation, prêt à renforcer ses chaînes de valeur et à s’intégrer davantage aux marchés internationaux.