Le Pélagos, ferry de la compagnie La Méridionale en fort mauvaise posture en méditerranée

La Méridionale est présente en méditerranée sur plusieurs lignes, notamment la Corse à partir du continent, mais aussi une navette toutes les semaines entre le port de Marseille et le port marocain de Tanger Med.

C’est sur cette ligne que le Pélagos, un des ferrys de la Méridionale s’est retrouvé en fort mauvaise posture en pleine mer avec à son bord des centaines de véhicules, du fret, mais aussi plus d’une centaine de passagers. Que s’est il vraiment passé avec ce Tanger-Marseille lors de la traversée du prévu le 04/12/2024 ?

Quels sont les engagements d’un armateur ?

Tout armateur a le devoir pour chaque voyage de vérifier que ses bateaux restent en bon état pour effectuer les voyages prévus, tout en protégeant la sécurité de ses passagers.

Chaque armateur s’engage en prenant des voyageurs à son bord à les emmener au lieu d’arriver en parfaite sécurité, tant au niveau des personnes qu’au niveau du matériel.

Le déroulé des évènements du Pélagos pour sa traversée du 04/12/2024 :

Le mardi 3 décembre 2024, les passagers ont reçu un SMS et un mail de la Méridionale, les informant que le retard était reculé de 24 h du fait d’un incident technique sur le bateau. Les passagers devaient donc se rendre au port de Tanger Med le jeudi 5 décembre entre 16 h et 19 h.

L’embarquement a commencé après 22 h, et le départ fut pris le vendredi 06 après 02 du matin soit plus de 31 h après l’horaire d’origine prévu.

Première découverte pour les passagers, les ascenseurs du Pélagos ne fonctionnaient pas.  

Après ce départ, l’arrivée à Marseille était planifiée pour le samedi 07/12 en milieu d’après-midi. Quelques heures plus tard, seconde surprise, un des deux moteurs du Pélagos tombe en panne et le bateau avance à petite vitesse.

Cette réduction de vitesse engendre alors forcément un report de l’arrivée prévue, qui est désormais annoncée pour le dimanche matin 8 décembre.

Malgré un bateau diminué par la défaillance d’un des deux moteurs, la consigne de poursuivre la route vers Marseille a été donnée au capitaine par la compagnie alors que la tempête Darragh était clairement annoncée, avec un niveau d’alerte très élevé.

Le Pélagos en manque de puissance va alors se retrouver comme une coquille de noix au milieu de l’eau, incapable d’affronter des vents qui sont allés jusqu’à 160 km/h avec des creux de plus de 4 à 5 mètres.

L’équipage n’a alors d’autre choix que de faire demi-tour (malgré les conditions climatiques) pour fuir la tempête et redescendre se réfugier à l’abri des côtes espagnoles et enfin se poser au calme dans le port de Barcelone.

Au vu de la situation, le Pélagos reste à quai, le moteur doit être réparé, et également ravitaillé. La journée du dimanche se passera donc à quai au port de Barcelone. Le temps que les travaux se fassent et qu’un camion arrive des Bouches-du-Rhône pour ravitailler partiellement le navire.

Le Pélagos sort du port le lundi matin 09/12 très tôt, certainement pour éviter les frais inhérents au stationnement à quai, et passe la majeure partie de la journée à quelques centaines de mètres du port à attendre une fenêtre météo meilleure.

Le Pélagos a finalement mis ses moteurs en route direction Marseille le lundi à 17 h.
L’arrivée à quai à Marseille a eu lieu à 9 h du matin le mardi 10/12, les passagers ont commencé à descendre après un long moment le temps de faire les accès à la sortie avec les véhicules couchés et abimés.

Quels sont les dégâts pour les passagers du Pélagos ?

Pour les passagers, outre le mal de mer pour une majorité, du fait de la tempête, que personne ne peut éviter, il existe un réel traumatisme et une violente peur du fait de la situation du bateau dans les énormes creux et le tangage très violent à bord.

Il y aussi les véhicules abimés, qui pour certains sont très abimés et même si l’assurance de l’armateur La Méridionale va intervenir, ces gens vont se trouver toute une période sans véhicule le temps des lourdes réparations. Nous parlons de plusieurs camionnettes renversées et d’autres abimées ainsi que des véhicules légers.

Pour d’autres marocain ou étrangers à bord, il s’agit de rendez-vous professionnels perdus et de journées de travail perdues également.

Comment cette situation peut-elle se produire ?

Pourquoi un bateau embarque-t-il ses passagers avec des ascenseurs en panne ? Tout simplement par manque de maintenance.

Comment le bateau se trouve-t-il en mer avec un moteur qui lâche ? On ne peut rien présager, mais il semble que la raison puisse être la même.

Pourquoi tous ces véhicules se trouvent-ils accidentés ou renversés sur les ponts ? La réponse vient probablement du fait que les véhicules n’avaient pas de cales et aussi que les chaines de sécurité au sol n’étaient pas mises.

Poser cela à un cout et nécessite de verser une prime au personnel en charge de ses manœuvres. Sur une ligne déficitaire depuis le début de sa mise en service, il parait évident que la Méridionale regarde à toutes les dépenses.

Pourtant au regard des ces différents points, il semble bien que ces économies de bouts de chandelle n’aient servi qu’à créer d’énormes dépenses supplémentaires pour la compagnie La Méridionale, mais aussi, et surtout de mettre en danger la vie des ses passagers et de son équipage.