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9 Avril 2025
L’élevage des moutons en France est un secteur essentiel, non seulement pour l’économie rurale, mais aussi pour la diversité des productions agricoles. Cependant, ce secteur fait face à de nombreux défis, allant des mutations démographiques à la gestion des risques climatiques. À travers cet article, explorons les données clés qui dessinent l’évolution et les enjeux de l’élevage de moutons en France.
En 2022, près de 28 % des éleveurs de moutons avaient moins de 40 ans, mais la majorité des éleveurs (50 %) étaient âgés de 50 ans et d'avantage. Ce constat soulève une question importante : comment assurer la relève dans un secteur où les jeunes représentent une proportion moindre et où une part importante des exploitants approche de l’âge de la retraite ? La répartition de l’âge des éleveurs révèle une instabilité démographique préoccupante qui pourrait avoir des répercussions sur la pérennité de l’élevage ovin en France.
Le nombre d’exploitations des moutons varie considérablement en fonction de la taille du cheptel. En 2022, la France comptait plus de 49 000 exploitations détenant entre 1 et 49 brebis. Cependant, les grandes structures, avec plus de 1 000 brebis, sont bien moins nombreuses (soit environ271). Cette dispersion des exploitations traduit une diversité dans les méthodes d’élevage, mais aussi des défis de gestion de l’échelle et de compétitivité dans un marché souvent dominé par des exploitations à taille très importante.
Entre 2021 et 2022, le cheptel ovin en France a connu une légère baisse, passant de 6,599 millions à 6,598 millions de têtes. Cette réduction est encore marquée d'avantage pour les brebis et agnelles saillies, qui ont chuté de 5,564 millions à 5,235 millions. Ce déclin soulève des interrogations sur l’attractivité du secteur et les facteurs qui freinent l’expansion de l’élevage, qu’il s’agisse des coûts de production, des aléas climatiques ou des choix agricoles des éleveurs.
Environ 5 millions de moutons ont été abattus en France en 2018, dont environ 80 % étaient des agneaux de moins d’un an. Les chiffres des abattages contrôlés d’ovins montrent une tendance à la baisse en 2022 par rapport à 2021. En 2022, 3,507 millions d’agneaux ont été abattus, contre 3,661 millions en 2021. Cette diminution de 4 % pour les agneaux, combinée à une légère augmentation pour les ovins de réforme, traduit un marché sous pression, avec une production moins abondante pour répondre à une demande en constante évolution. La question de la rentabilité, liée à l’abattage et à la gestion des stocks, se pose plus que jamais.
Avec 31 organisations regroupant 7,6 millions d’adhérents, la filière ovine joue un rôle central en France. Ces structures détiennent plus de 1,7 million de brebis, contribuant ainsi fortement à la production nationale. Elles assurent 55 % des sorties d’agneaux des exploitations françaises, témoignant de leur importance dans l’élevage. Ce dynamisme repose sur un réseau solide et structuré, garantissant une production efficace.
L’élevage de moutons en France traverse une période de transition marquée par des difficultés internes (baisse du cheptel, vieillissement des exploitants) et des facteurs externes (catastrophes climatiques, pression économique). Néanmoins, la prise de conscience croissante autour du bien-être animal et des initiatives pour renforcer les structures collectives montrent que ce secteur peut s’adapter et se renouveler. Les défis restent nombreux, mais l’opportunité d’un modèle durable et plus structuré est bien réelle.