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14 Février 2025
L’ingrédient magique qui savait si bien transformer des journées en moments gourmands a pris une tournure bien plus chaude que d’habitude. Aujourd’hui, ce n’est pas seulement le chocolat qui fond dans nos bouches, mais aussi le prix du cacao, qui a atteint des sommets vertigineux.
Le cacao constitue une matière première essentielle à la production du chocolat et à de nombreux autres produits dérivés. Il provient de fèves de cacao, récoltées à partir du cacaoyer, un arbre tropical cultivé principalement dans les régions d’Afrique de l’Ouest (comme la Côte d’Ivoire et le Ghana), d’Amérique du Sud et d’Asie du Sud-Est.
Le prix du cacao fluctue selon des facteurs multiples : l’offre, la demande, les conditions climatiques, et les spéculations sur les marchés financiers. Par exemple, en 2022, il a atteint des niveaux records en raison de l’instabilité de l’offre et des hausses des coûts de production. La chaîne de valeur du cacao englobe un réseau complexe de producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs.
La flambée des prix du cacao a été particulièrement constatée en 2021, et s’est intensifiée en 2022, avec pour cause principale le changement climatique. Les conditions météorologiques extrêmes, notamment des sécheresses et des inondations dans les principales régions productrices de cacao ont fortement réduit les rendements, entrainant une baisse de l’offre combinée à une demande croissante.
Par ailleurs d’autres facteurs ont suivi et joué un rôle majeur dans la flambée des prix du cacao ces dernières années. Les tensions géopolitiques entre les grandes puissances économiques, telles que les conflits commerciaux entre les États-Unis et la Chine, ont affecté le commerce mondial des matières premières, y compris le cacao. Ces tensions ont entrainé des restrictions sur les exportations, des sanctions économiques et une instabilité des marchés. Des conflits armés dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest ont perturbé la récolte et la distribution des fèves de cacao, limitant ainsi l’offre. À cela s’ajoute aussi la pandémie de COVID-19 qui a eu un impact majeur sur l’économie mondiale, perturbant les chaînes d’approvisionnement et augmentant des coûts de transport et de fret.
Plus récemment, l’augmentation générale des prix de l’énergie, de l’inflation et des coûts de main-d’œuvre a également eu des répercussions sur les producteurs et les distributeurs, qui ont inévitablement augmenté les coûts de production du cacao.
La flambée de prix du cacao a eu un impact significatif sur l’industrie du chocolat et les consommateurs, avec effets à la fois économiques, sociaux et sur les habitudes de consommation.
L’industrie mondiale du chocolat qui pèse environ 92 milliards d’euros et qui dépend fortement du cacao a dû faire face à des marges bénéficiaires réduites en raison de la hausse des prix des fèves. Le coût du cacao dans une tablette de chocolat conventionnelle est passé de 0,27 euro à 0,60 euro par tablette, soit une hausse de 0,33 euro. Cette hausse des prix du cacao a obligé les acteurs de l’industrie à revoir leurs stratégies commerciales. Les grandes marques de chocolats comme Hershey’s, Nestlé et Mondolez, ont été contraintes de répercuter la hausse des coûts. Nestlé a augmenté ses prix de 5 à 7 %, ce qui représente une augmentation de 0,50 à 1 euro sur le prix d’une tablette de chocolat classique, en fonction du produit et de la taille de l’emballage. Hershey’s a également augmenté de 4 à 5 % soit environ 0,30 à 0,50 euro pour une barre de chocolat de taille standard. Certaines marques ont réduit la taille des tablettes tout en maintenant les prix, pour augmenter le coût par gamme de chocolat.
Pour les consommateurs européens, cette augmentation se traduit par un prix moyen de 3 à 5 euros pour une tablette de chocolat premium de 100 g, tandis que les marques plus abordables sont passées de 1,50 à 3 euros pour des tablettes de 100 g. La conséquence a été le changement dans les habitudes de consommation, emmenant certains consommateurs à se tourner vers des alternatives au chocolat comme des bonbons ou des desserts à base d’autres ingrédients. Pour les pays en développement, où le cacao est un produit de base dans l’alimentation, cette hausse a entrainé des problèmes d’accessibilité à une large portion de la population.
En résumé, le cacao grimpe, le chocolat aussi ! Les fèves de cacao ont pris de la hauteur, les tablettes préférées aussi prennent un petit coup de chaud, ou plutôt de prix. Cependant, avec le chocolat qui devient de plus en plus cher, peut-on vraiment envisager un frein de sa consommation ?