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18 Juillet 2025
Le recyclage du verre en France
En France, le verre ne meurt jamais, il renaît. Chaque bouteille, chaque pot vide devient une opportunité pour l’économie circulaire de briller. Dans ce pays où 7 contenants sur 10 retrouvent une seconde vie, recycler n’est plus un geste, c’est un réflexe. De la poubelle verte et bacs de collecte au four industriel, le parcours du verre raconte une histoire faite d’emplois, d’écologie, et d’une industrie qui ne cesse d’innover.
Chaque Français produit en moyenne 71 kg de déchets en verre par an, un chiffre révélateur d’une consommation soutenue. En 2022, environ 76 % de ce verre est recyclé, positionnant la France dans la moyenne haute de l’Union européenne. Avec 1 960 000 tonnes collectées en 2009 (dont 1 234 800 recyclées), et 2 millions de tonnes recyclées en 2012, le pays démontre une progression notable. Cela équivaut à 39 kg de verre recyclé chaque seconde. Ces performances traduisent une maturité industrielle appuyée par des habitudes de tri bien ancrées chez les citoyens et des infrastructures performantes.
L’économie du verre en France génère plus de 1,1 milliard d’euros de PIB, répartis entre 585 millions d’euros directs, 350 millions indirects et 190 millions induits. À cela s’ajoutent 190 millions d’euros de contributions fiscales, confirmant le poids stratégique du secteur. Les 6 700 emplois indirects soutiennent une chaîne d’approvisionnement dynamique, incluant 1 600 postes dédiés au recyclage et 2 100 induits par les dépenses des salariés. Pour chaque emploi direct, on compte en moyenne 1,2 d’emploi supplémentaire. Ce secteur illustre une synergie entre développement industriel, fiscalité verte et création de valeur locale.
La France a généré 345 millions de tonnes de déchets en 2022, soit 5,1 tonnes par habitant, alignée avec la moyenne européenne. Cette gestion complexe représente un coût annuel de 21,6 milliards d’euros, dont 39 % sont financés par les entreprises (8,5 Md€), 33 % par les ménages (7,1 Md€), et 28 % par les administrations (6 Md€). Ces chiffres traduisent la responsabilité partagée dans le traitement, le tri, et le nettoyage. Ils appellent à renforcer l’efficacité économique et environnementale des dispositifs de collecte pour assurer une gestion durable des flux.
Depuis la loi AGEC de 2020, la France a accéléré la mise en place des filières REP pour répondre aux enjeux de recyclage ciblé. En 2022, 18 filières spécialisées sont opérationnelles, allant des équipements électriques aux véhicules hors d’usage. Ce dispositif, financé par 1,9 milliard d’euros de contributions aux éco-organismes (dont 826 millions reversés aux collectivités), permet le tri efficace de 10,1 millions de tonnes. L’objectif fixé pour 2025 est de porter ce nombre à 25 filières, incluant des domaines innovants tels que les textiles sanitaires, les gommes à mâcher et les engins de pêche.
En 2023, la France a produit 2,5 millions de tonnes de déchets en verre, dont 63 % proviennent de bouteilles de vin, bière et spiritueux. Les pots et bocaux représentent 20 %, les bouteilles de champagne 8 %, les boissons non alcoolisées 7 %, et les flacons de pharmacie ou cosmétiques 2 %. Cette typologie met en lumière le lien direct entre consommation domestique et besoins de tri. Le taux de collecte et de recyclage élevé témoigne d’un système bien organisé, mais invite à renforcer la circularité sur des formats moins conventionnels ou moins valorisés.
Derrière chaque bouteille collectée, il y a un maillon industriel, une économie circulaire qui crée de la valeur et des emplois. Grâce aux filières spécialisées, aux investissements publics, et aux efforts citoyens, le verre devient le symbole d’une modernité durable. Si les défis restent nombreux, l’élan pris par la France prouve qu’écologie et performance économique peuvent avancer main dans la main, avec transparence, engagement… et une touche de verre recyclé.