L’agriculture irlandaise

L’Irlande bénéficie d’une réputation mondiale pour la qualité de ses produits agricoles. Ce secteur constitue un moteur pour l’économie irlandaise et se retrouve tiraillé entre traditions ancestrales, défis contemporains et innovations.

Les principales caractéristiques et les cultures de l’agriculture irlandaise

L’agriculture irlandaise s’oriente principalement vers l’élevage, avec un accent particulier sur le bétail, notamment le bovin et l’ovin. Le secteur laitier constitue également un pilier de l’économie, l’Irlande étant reconnue pour la qualité de son lait et de ses produits dérivés comme le beurre et le fromage. Grâce à un climat doux et humide, propice à la culture des pâturages, l’élevage en plein air de grande qualité est possible. Ces conditions favorisent des herbages abondants et constituent une nourriture idéale pour le bétail tout le long de l’année.

L’agriculture irlandaise se distingue par une forte attention à la durabilité et à l’environnement. En réponse aux enjeux climatiques et aux pressions des marchés européens, l’Irlande a mis en place des politiques agricoles visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, à protéger les sols et à améliorer la qualité de l’eau.

Bien que l’élevage soit dominant, l’Irlande cultive également une variété de produits agricoles. Les céréales, principalement de l’orge, du blé et de l’avoine, sont cultivées pour la production alimentaire et comme fourrage pour le bétail. Les pommes de terre, les légumes et les fruits ainsi que des plantes spécialisées comme la betterave sucrière, sont présents dans certaines régions.

L’apport économique de ce secteur

L’agriculture irlandaise occupe une place centrale dans l’économie du pays, bien qu’elle ait évolué au fil des années pour répondre aux défis économiques et environnementaux. Elle représente en 2023, environ 6,9 % du PIB de l’Irlande qui s’élève à 520,9 milliards d’euros. Ce chiffre reflète l’importance de ce secteur bien que l’économie irlandaise se voit de plus en plus orientée vers les secteurs technologiques et financiers.

Les revenus agricoles liés aux exploitations familiales s’élèvent à 19 925 euros en 2023, à côté d’un surplus d’exploitation de 2,9 milliards d’euros, une valeur de production laitière d’environ 3,5 milliards d’euros et une valeur des céréales de 344 millions d’euros. Ces chiffres sont en baisse par rapport à l’année précédente 2023, reflétant une année difficile pour l’agriculture irlandaise.

Les défis liés au secteur agricole de l’Irlande

La productivité et la rentabilité de l’agriculture irlandaise ont été affectées par de nombreux défis à la fois économiques, environnementaux et sociaux.

Le climat irlandais, bien que favorable à certaines cultures, est de plus en plus marqué par des phénomènes extrêmes tels que des vagues de chaleur, des inondations et des sécheresses. Ces conditions ont un impact direct sur les rendements agricoles comme l’illustre la baisse des rendements céréaliers en 2023, où la production a chuté de 20,9 %. Par ailleurs, la pression croissante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant de l’agriculture pèse sur l’Irlande. Le secteur agricole a une responsabilité de 33 % environ des émissions totales de gaz à effet de serre du pays, ce qui en fait un des secteurs les plus polluants. Le gouvernement irlandais et l’Union européenne ont mis en place des politiques strictes pour promouvoir une agriculture durable. Aussi, les prix des produits agricoles comme le lait et les céréales, sont extrêmement volatils, influencés par des facteurs mondiaux tels que les fluctuations des prix des matières premières, le taux de change, etc. l’augmentation des coûts de production, en particulier pour l’alimentation animale, les carburants et les engrais, pèse sur les exploitants agricoles. Tous ces facteurs ont contribué aux baisses de revenus et de rendements observées en 2023.

Comment ce secteur, essentiel à l’économie irlandaise, peut-il s’adapter aux pressions environnementales et économiques croissantes tout en maintenant sa compétitivité sur le marché mondial ?