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5 Novembre 2025
L’investissement du Maroc pour la coupe du monde de football 2030. Crédit photo www.photos-gratuites.com
L’investissement du Maroc pour la coupe du monde de football 2030
Le Maroc manifeste un fort désir d’organiser la Coupe du Monde 2030, un projet qui dépasse le simple cadre sportif. En collaborant avec l’Espagne et le Portugal, le Royaume du Maroc vise à consolider sa position sur la scène internationale du football et à offrir au continent africain une nouvelle opportunité d’accueillir la compétition mondiale la plus prestigieuse. Reste à convaincre la FIFA et présenter les meilleures stratégies qui surpasseront celles des autres nations candidates.
Cet événement représente une véritable vitrine pour le pays, lui permettant de valoriser son image, de promouvoir son tourisme et de stimuler son économie. Les investissements prévus dans les infrastructures, les transports et l’hôtellerie contribueront au développement durable du territoire et à la création de milliers d’emplois. Sur le plan diplomatique, cette candidature symbolise le rôle du Maroc comme trait d’union entre l’Afrique et l’Europe, renforçant ainsi sa position stratégique et son rayonnement international. Enfin, ce projet s’inscrit dans la vision du roi Mohammed VI, qui fait du sport un levier de cohésion nationale, de modernisation et de fierté collective. En accueillant une partie de la Coupe du Monde, le Maroc souhaite démontrer sa capacité à relever les plus grands défis et à offrir au monde une organisation exemplaire, ancrée dans l’hospitalité et la passion du football.
L’organisation de la Coupe du Monde devrait mobiliser un budget global compris entre 4,68 et 5,61 milliards d’euros. Une portion significative de cette enveloppe, soit environ 2,34 milliards d’euros, serait issue des fonds publics, principalement destinés à la construction des stades et des installations sportives.
Par ailleurs, près de 1,59 milliard d’euros pourraient être injectés par des entreprises publiques dans des projets liés aux infrastructures et aux transports, renforçant ainsi les capacités logistiques du pays hôte.
Enfin, près de 935 millions d’euros seraient potentiellement obtenus par le biais de financements internationaux, incluant des prêts à conditions avantageuses, des subventions et des aides extérieures.
Pour répondre aux exigences internationales de la Coupe du Monde, le Maroc prévoit des investissements massifs dans ses infrastructures :
Le Grand Stade de Casablanca sera l’élément phare, avec un budget de 561 millions d’euros.
Rabat et Marrakech accueilleront chacune un stade modulaire, pour un coût de 280,6 millions d’euros par site.
La rénovation des stades existants bénéficiera d’un financement de 93,5 millions d’euros par stade.
Les centres d’entraînement, quant à eux, feront l’objet d’une modernisation complète, avec une enveloppe globale de 748,3 millions d’euros.
Le réseau de transport, incluant la voie ferroviaire entre Casablanca et Marrakech, mobilisera 1,59 milliard d’euros, avec des retombées durables pour la population.
Le financement de ces initiatives repose sur plusieurs sources :
Le budget de l’État contribuera à hauteur de 2,34 milliards d’euros, principalement pour les stades et centres d’entraînement.
Les entreprises publiques investiront 1,59 milliard d’euros dans les infrastructures de transport.
Les financements internationaux, incluant des prêts à taux préférentiels et des aides étrangères, devraient apporter 935 millions d’euros.
Sur le plan économique, le Maroc anticipe une stabilité budgétaire jusqu’en 2030, sans pression sur les taux d’intérêt. Toutefois, le déficit de la balance des paiements, estimé à 2,34 milliards d’euros (soit 1,5 % du PIB), pourrait s’accentuer en raison de la hausse des importations. Le secteur bancaire, en revanche, devrait bénéficier des opportunités liées au financement des chantiers.
Rayonnement international : Avec ses 115 000 places, le Stade Hassan II sera l’un des plus grands au monde. Il positionne le Maroc comme un candidat sérieux pour accueillir des matchs majeurs, y compris la finale de la Coupe du Monde 2030.
Investissement stratégique : Le coût estimé à 470 millions d’euros témoigne d’un engagement fort du pays pour le développement du sport et des infrastructures.
Compétition régionale : Ce stade vise à rivaliser avec les enceintes espagnoles et portugaises, renforçant la stature du Maroc parmi les co-organisateurs du tournoi.
Modernisation urbaine : situé à Benslimane, près de Casablanca, le projet devrait stimuler l’aménagement urbain, l’emploi local et les services associés (hôtellerie, transport, commerce).
L’organisation conjointe de la Coupe du Monde 2030 par le Maroc, l’Espagne et le Portugal représente un investissement global estimé entre 14 et 18,7 milliards d’euros. Pour le Maroc, cet événement constitue une opportunité stratégique de transformation économique.
Le secteur touristique bénéficiera d’un renforcement significatif de l’infrastructure hôtelière, avec 100 000 nouveaux lits prévus dans les villes hôtes. Cette expansion vise à répondre à la demande accrue des visiteurs internationaux. Les recettes touristiques attendues pour 2030 sont estimées à 11,22 milliards d’euros, un chiffre qui devrait stimuler la croissance économique et favoriser la création d’emplois dans les services, l’hôtellerie et le commerce.
Le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) connaîtra une activité soutenue sur plusieurs années grâce aux chantiers liés à l’événement : stades, routes, infrastructures ferroviaires et urbaines. Cette dynamique renforcera les taux d’utilisation des capacités des opérateurs du secteur.
Les capacités de production de ciment (22 millions de tonnes) et d’acier d’armature sont jugées suffisantes pour absorber la demande. À titre d’exemple :
Un stade de 40 000 places nécessite 10 000 tonnes d’acier et 40 000 tonnes de ciment.
La construction de 100 km d’autoroute consomme 300 000 tonnes de ciment.
Les entreprises du BTP cotées en bourse devraient voir leurs carnets de commandes s’étoffer, avec un chiffre d’affaires additionnel estimé à 1,87 milliard d’euros.
des enjeux et préparatifs liés à ces deux compétitions : Deux répétitions stratégiques avant le Mondial
La CAN féminine et masculine de 2025 serviront de tests grandeur nature pour le Maroc avant la Coupe du Monde 2030, avec des investissements massifs dans les infrastructures et l’accueil.
La CAN féminine, du 5 au 26 juillet 2025, marquera une étape importante dans la promotion du football féminin sur le continent.
La CAN masculine, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, réunira 24 sélections dans six villes et neuf stades, dont Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir, Fès et Tanger.
Ces compétitions permettront de tester les capacités logistiques, les infrastructures sportives, les systèmes de sécurité et les services d’accueil en vue de la Coupe du Monde 2030.
Le Royaume a engagé des investissements considérables pour être prêt :
Marrakech, par exemple, modernise son stade, agrandit son aéroport, améliore ses routes et renforce sa capacité hôtelière. Le TGV est également intégré dans les plans de mobilité.
Les stades sont rénovés ou reconstruits selon des standards internationaux, avec des technologies de pointe et des capacités modulables.
Les infrastructures de transport, notamment ferroviaires et routières, sont repensées pour fluidifier les déplacements entre les villes hôtes.
Ces compétitions ne sont pas seulement des événements sportifs :
Elles visent à renforcer l’image du Maroc comme terre d’accueil du sport mondial.
Elles permettent de stimuler le tourisme, avec des retombées économiques attendues dès 2025.
Elles offrent une expérience opérationnelle aux organisateurs, aux collectivités locales et aux prestataires, en vue d’une coordination optimale pour 2030.
Pour finir ce numéro, ces stratégies reflètent une vision intégrée et ambitieuse du développement national, où le sport joue un rôle central dans la modernisation du pays. En mobilisant des investissements massifs dans les infrastructures, le Maroc ne se contente pas de préparer des événements sportifs, mais transforme durablement ses villes, son économie et son image internationale. Le football devient ainsi un levier de croissance, de cohésion sociale et de rayonnement culturel. À travers la Coupe du Monde 2030 et les compétitions préparatoires, le Royaume affirme sa capacité à orchestrer des projets d’envergure, tout en renforçant ses secteurs clés comme le tourisme, le BTP et les transports.