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22 Avril 2025
Ah, le Roquefort ! Ce roi des fromages persillés, fier de son terroir et de ses caves naturelles, règne depuis des siècles sur les plateaux de fromages… et dans le cœur des amateurs de saveurs corsées. Mais derrière son noble statut AOP, il y a une réalité moins glamour : une production qui oscille, des éleveurs qui s’accrochent et une consommation qui joue à cache-cache.
Le Roquefort est un fromage dont la production varie d’année en année. En 2014, environ 6,3 millions de pains de fromage étaient produits représentant quelque 16 900 tonnes. En 2021, ce chiffre était descendu à 15 885 tonnes. L’année 2023 a marqué le plus bas niveau de production avec 15 180 tonnes. En 2024, la production est estimée à environ 15 000 tonnes, confirmant une légère baisse par rapport aux années précédentes.
Le Roquefort est bien plus qu’un simple fromage. 2600 éleveurs vivent de la production pour son lait et 2000 personnes travaillent à sa réalisation dans les laiteries dans les six départements qui se trouvent à côté de la ville de Rocquefort-sur-Soulzon, la commune d’affinage (chiffres 2024). Pourtant, la filière traverse une période difficile. Actuellement, 2 500 éleveurs et 1 360 fermes fournissent le précieux lait de brebis dans l’Aveyron et quelques communes des départements voisins, mais ils subissent de plein fouet les effets des crises récentes.
En 2023, 14 436 tonnes ont été vendues en France, tandis qu’environ 4 000 tonnes ont trouvé preneur dans plus de 120 pays. L’Europe est un marché clé, avec l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas en tête. À l’international, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada sont des clients fidèles. Plus d’un quart de la production est destinée à l’exportation, un levier crucial pour maintenir la filière à flot. Cela positionne le Roquefort dans le peloton de tête des fromages les plus exportés avec 20 % de sa production.
Malgré sa renommée, le Roquefort subit une érosion de sa consommation. Depuis le Covid et la crise inflationniste, elle recule de 3 à 4 % chaque année. Entre 2013 et 2023, la consommation de Roquefort a chuté de 15 %, mettant en difficulté de nombreux acteurs de la filière. Cette tendance inquiète les producteurs, qui doivent faire face à une demande intérieure en baisse tout en misant sur l’exportation pour compenser.
Malgré les hauts et les bas, le Roquefort n’a pas dit son dernier mot ! Il continue de régaler les papilles, de voyager aux quatre coins du monde et de faire vibrer les amateurs de fromage à pâte persillée. Certes, les temps sont durs, mais ce monument du patrimoine culinaire français a survécu à bien pire. Tant qu’il y aura du pain, du vin et des gourmands, le Roquefort aura toujours sa place à table… et dans nos cœurs.