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16 Février 2025
Aujourd’hui encore très réputé pour son raffinement et son attachement aux traditions, le Japon demeure depuis des siècles, l’un des leaders mondiaux dans la production de thé.
Introduit au Japon au 8e siècle depuis la Chine, le thé a d’abord été consommé par les moines bouddhistes pour favoriser la méditation. Au fil des siècles, il s’est ancré dans la société japonaise à travers la cérémonie du thé qu’on appelle encore Chanoyu.
Aujourd’hui, bien qu’il ne soit pas la principale culture en termes de volume, le thé occupe une place fondamentale dans la production agricole et économique du Japon. Sa valeur réside dans son rôle culturel, son impact économique et son positionnement sur le marché mondial.
Le thé est cultivé sur environ 44 000 hectares au Japon, principalement dans des régions comme Shizuoka, Kyoto (Uji), Kagoshima et Miyazaki. Bien que cette superficie soit modeste par rapport à d’autres cultures, le thé reste un produit agricole emblématique avec une production annuelle d’environ 90 000 tonnes. Il symbolise à la fois la tradition et l’innovation dans l’agriculture japonaise.
Parmi les variétés de thés produites au Japon, on compte principalement le Sencha, un thé vert qui représente environ 60 % de la production. Il y a aussi le Matcha, un thé en poudre utilisé le plus souvent dans la cérémonie du thé, mais aussi dans la cuisine japonaise, notamment en pâtisserie et boissons, ainsi que le Gyokuro, un thé d’ombre, réputé pour sa douceur et sa richesse en umami. Sans oublier le Genmaicha, un mélange unique de thé vert et de riz soufflé, apprécié pour son goût de noisette.
Les producteurs japonais se distinguent par leurs méthodes de culture notamment, la technique d’ombrage pour favoriser la culture du Gyokuro et du Matcha, des thés bio associés à une image de luxe et de santé. Ce positionnement permet au Japon de vendre ses produits à des prix élevés sur les marchés étrangers.
Le thé génère des revenus significatifs, non seulement pour les producteurs locaux, mais aussi pour l’ensemble de la chaine de valeur : transformateurs, commerçants et exportateurs. Avec une population japonaise très attachée au thé vert, la consommation intérieure reste largement dominante. Toutefois, bien que la majeure partie soit consommée localement, l’exportation gagne en importance. En 2023, les exportateurs de thé ont atteint plus de 20 000 tonnes, pour une valeur estimée à 20 milliards de yens, soit environ 135 millions d’euros. Les principaux marchés sont les États-Unis, où le Matcha est perçu comme un superaliment, suivis de l’Europe et d’autres pays asiatiques. Un kilogramme de Gyokuro peut se vendre jusqu’à 300 euros, tandis que le Matcha de qualité premium atteint des prix comparables.
Dans de nombreuses régions rurales du Japon, la production de thé représente une activité essentielle pour maintenir l’emploi et les traditions locales. Les plantations de thé attirent des touristes, notamment à Uji ou Shizuoka. Le thé est pilier de la culture japonaise.
Grâce à sa riche tradition, le thé japonais semble avoir un avenir prometteur sur la scène internationale. Cependant, face à la concurrence mondiale, le Japon pourra-t-il miser sur la qualité de son thé pour se démarquer ? Par ailleurs, de quelle manière le Japon pourrait-il s’y prendre pour séduire la jeune génération, et développer davantage du thé bio ?