12 Mars 2024
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Tel un proverbe baobab de la coopération, la CEDEAO s’élève, unissant les nations d’Afrique de l’Ouest dans une ombre solide de collaboration économique, de stabilité et de progrès régional. Plongeons dans ce dynamisme où les échanges régionaux forgent des liens stratégiques pour stimuler l’expansion dans cette communauté africaine.
Créée en 1975, la CEDEAO ou Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, également connue sous le nom ECOWAS en anglais, est une organisation régionale en Afrique de l’Ouest, visant à promouvoir la coopération économique, politique et sociale entre ses États membres. Ses objectifs incluent la promotion de la paix, de la stabilité et du développement durable dans la région et surtout la facilitation des échanges économiques entre les pays membres. L’intégration économique et la libre circulation des biens et des personnes sont également des priorités de l’organisation.
La CEDEAO fonctionne sur la base de plusieurs traités et protocoles qui ont été adoptés au fil des ans. Le traité fondateur de la CEDEAO est celui qui évoque les échanges économiques au sein même de l’institution. Ce traité a été révisé puis signé en 1993 à Cotonou, au Bénin.
Les états membres de la CEDEAO se sont dotés d’un document juridique qui, par les principes et valeurs qu’il consacre, peut être considéré comme une « Constitution régionale ». Cette constitution vise à encadrer les actions et relations entre les États membres pour assurer l’intégration économique et monétaire ouest-africaine.
Cette organisation compte précisément 15 états membres à ce jour. Ce sont : le Bénin, le Burkina Faso, le Cap-Vert, la Côte d’Ivoire, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigéria, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo.
Ces derniers sont membres, car ils cherchent à renforcer leurs liens économiques pour stimuler le commerce régional, favoriser la croissance économique et améliorer la compétitivité. La CEDEAO œuvre, encourage le dialogue, la prévention des conflits et la résolution pacifique des différends entre États membres. Par ailleurs, la libre circulation des personnes et des biens, la coopération régionale ainsi que la solidarité régionale font partie des raisons principales qui motivent ces pays à être membres de la CEDEAO.
Au sein de la CEDEAO, la coopération régionale revêt plusieurs aspects qui couvrent divers domaines pour promouvoir le développement et la stabilité de la région de l’Afrique de l’Ouest. Elle implique la collaboration entre pays voisins ou au sein d’une même région géographique. La coopération régionale vise à assurer :
L’intégration économique : en renforçant les liens économiques entre pays participants, incluant la création de zones de libre-échange, la coordination des politiques commerciales et la promotion des investissements.
Le développement durable : la coopération régionale favorise le développement harmonieux des pays participants en partageant les meilleures pratiques, les technologies et les ressources.
L’intégration infrastructurelle : la CEDEAO encourage la coopération dans le développement des infrastructures régionales telles que les réseaux de transport, d’énergie et de télécommunications pour faciliter les échanges et la connectivité.
En ce qui concerne les échanges commerciaux intrarégionaux au sein de la CEDEAO, ils représentent entre 10 et 15 milliards de dollars par an. Le commerce intrarégional représente environ 9 % du total des exportations des pays membres et 10,5 % du total des importations. Quant au taux de croissance économique, en 2023 malgré le ralentissement économique mondial, la région de la CEDEAO a affiché une croissance louable de 3,7 % du PIB.
Dans le cadre de la libre circulation des personnes et des biens, des projets comme la carte d’identité biométrique nationale de la CEDEAO (ENBIC) et le système ECOVISA sont des initiatives qui favorisent le commerce et la connectivité dans toute la région. Les accords commerciaux régionaux peuvent être des leviers de croissance en favorisant l’accroissement des échanges entre les pays membres et avec le reste du monde.
Les échanges économiques au sein de la CEDEAO se voient toutefois limités par quelques facteurs tels que : les barrières tarifaires et non tarifaires constituées d’une part des droits de douane élevés et les restrictions qui entravent les échanges commerciaux entre les pays membres et d’autre part, des procédures douanières complexes et les formalités administratives qui ralentissent les échanges. Les infrastructures inadéquates limitent aussi la fluidité des échanges, les différences de réglementations commerciales ou fiscales et même sanitaires entre les pays membres créent des obstacles. On peut ajouter à cela la faible capacité de production, l’insécurité, les conflits, le manque de formation, la faible intégration des chaînes de valeur, etc. Un tas de défis qui révèle le travail que doit encore fournir la CEDEAO pour promouvoir davantage les échanges économiques et l’intégration régionale.