Le salaire moyen dans les pays d’Afrique francophones

Bien que riches de ses ressources et de sa diversité culturelle, les populations de l’Afrique francophone partagent un défi commun : celui du pouvoir d’achat. Les différences de PIB et de ressources des différents qui composent cette zone se retrouvent aussi dans les différences de salaires et les inégalités sociales.

Le salaire moyen variable d’un pays à l’autre dans la zone d’Afrique francophone

Les pays qui constituent l’Afrique francophone sont essentiellement situés au centre de l’Afrique et en Afrique de l’Ouest. Parmi eux, on compte des pays comme le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Gabon, le Bénin, le Tchad, le Burkina Faso, le Congo-Brazzaville (ou République du Congo), la République Démocratique du Congo (RDC) ou encore le Mali, etc.

La Côte d’Ivoire ou le Sénégal sont considérés comme des locomotives économiques régionales affichant des salaires moyens plus élevés. En Côte d’Ivoire pour l’année 2023 le SMIG se trouvait à 75euros, avec un salaire moyen dans le pays de 165 euros mensuels, sur la même période de référence, le SMIG représenté environ 89 euros et le salaire moyen se situait à 150 euros. En Afrique Centrale, le Gabon présente l’un des salaires moyens les plus élevés de la zone, environ 450 euros par mois avec un SMIG de 147 euros. Le SMIC au Cameroun se situe à 61 euros, avec un salaire moyen de 120 euros. En RDC, ce chiffre chute à 90 euros de salaire moyen, avec un SMIG de 66 euros, malgré le potentiel économique énorme. Au Congo-Brazzaville, le salaire moyen s’élève à plus de 180 euros par mois dans le secteur formel, avec un SMIG fixé à près de 110 euros depuis janvier 2025. Pour les fonctionnaires, ce salaire varie entre 250 et 700 euros selon les catégories. Mais dans les faits, comme dans beaucoup de pays de la sous-région d’Afrique francophones, près de 75 % de la population active travaille dans le secteur informel, où les revenus mensuels tournent autour de 80 à 125 euros maximum. À l’inverse, d’autres pays comme le Tchad, le Niger ou la République centrafricaine peinent à dépasser les 50 à 70 euros par mois de salaire moyen.

La moyenne globale des salaires mensuels en Afrique francophone subsaharienne oscille autour de 100 euros.

Les causes des écarts salariaux en Afrique francophone

Cette communauté linguistique des pays d’Afrique francophones cache une grande disparité salariale due à de nombreux facteurs structurels, économiques et même historiques.

Certains pays disposent de ressources naturelles stratégiques qui boostent leur économie et leur capacité à payer mieux. Le cas de la Guinée équatoriale ou du Gabon qui bénéficient des ressources pétrolières, tandis que le Tchad ou le Niger dépendent essentiellement de l’agriculture et de l’aide extérieure.

Les pays ayant connu moins de conflits armés, de crises politiques ou de corruption chronique, comme la Côte d’Ivoire après 2011 ou le Sénégal, ont généralement des économies plus dynamiques et des niveaux de salaire plus élevés que des pays en crise comme la Centrafrique ou la RDC. Cela est vrai dans toute la zone d’Afrique francophone.

Dans les pays où l’économie informelle domine, jusqu’à 80 % des emplois comme au Burkina Faso ou au Bénin, les salaires sont très faibles et non encadrés. À l’inverse, là où l’État ou les grandes entreprises structurent davantage l’économie, les salaires moyens grimpent.

Certains pays fixent un SMIG plus élevé pour compenser un coût de la vie plus fort, comme au Gabon ou au Sénégal, ce qui influe mécaniquement sur la moyenne des salaires.

Les salaires dans les pays d’Afrique francophones reflètent non seulement les performances économiques, mais aussi les fractures sociales et structurelles de ces États. La revalorisation des salaires en Afrique francophone doit-elle passer par une simple hausse des rémunérations ou par une réforme plus profonde du marché du travail ?