2 Décembre 2024
Les très anciens naviguaient de la sorte et il semble que ce sont les Égyptiens, les premiers, qui avaient compris qu’ils pouvaient se servir du vent. <Cela se situait entre - 5800 et — 2100 ans av. J.-C., pendant la deuxième période du néolithique.
Durant de nombreux siècles, les voiliers ont continué de naviguer, aussi bien pour les transports du commerce, pour les matériaux ou les céréales, que pendant les guerres navales, jusqu’à l’apparition du moteur à la fin du 19e siècle. Mais devant l’obligation de trouver des solutions pour réduire d’une manière importante les émissions de souffre et d’effet de serre, et aussi les taxations de ces émissions, l’idée de revenir à la navigation à voile a fait son chemin, car le vent reste une énergie gratuite. Des essais sur des bateaux existants ont réduit de 10 à 20 % la consommation des carburants, mais reste insuffisant.
La navigation à la voile exige des bateaux neufs avec des coques adaptées permettant d’atteindre une certaine vitesse, ainsi qu’une stabilité transversale, le vent pouvant faire gîter le bateau, et une technologie importante pour les calculs de route ainsi qu’une météo très pointue pour permettre aux bateaux d’emprunter, en fonction de leurs allures, les meilleures routes pour trouver un vent favorable.
La propulsion vélique a ses limites, et il semble que le meilleur rendement se situe entre 11 à 12 nœuds, soit 20 km/h (un nœud égal à 1,852 km). Et les associations de défense des cétacés demandent une vitesse de 10 nœuds.
Un autre problème se pose : la voilure. À une autre époque, les manœuvres pour changer de direction s’effectuaient manuellement et nécessitent un personnel nombreux… impossible aujourd’hui.
Cette nouvelle navigation demandera des voilures importantes, de l’ordre de 1000 à 5000 m². Peut-on imaginer la puissance du vent dans ces voiles… résisteront — elles ? Les haubans seront-ils assez solides ? Il faudra des marins professionnels.
De « nouveaux voiliers » sont en chantier, d’autres navique en exploitation comme l’ANEMOS sur une ligne Le Havre/New York avec une longueur de 80 mètres et une voilure de 2200 m², pour une capacité de transport de 1100 tonnes IL emmène 12 passagers et 7 marins confirmés à une vitesse de 10 nœuds et 90 % de décarbonation espérée.
Un ferry, le NEOLINER ORIGIN sera opérationnel en 2025 sur les lignes Saint-Nazaire, StPierre et Miquelon, le Canada et Baltimore. Sa longueur se situe de 136 mètres avec une surface de voile de 3000 m². Capacité 5000 tonnes et 12 passagers et 14 marins à une vitesse de croisière de 11 nœuds. L’objectif d’économie de carburant se situe à 90 %.
En chantier, un bateau de croisière de luxe opérationnel en 2026. Long de 220 mètres avec une voilure de 4500 m². Il emmènera 300 passagers à une vitesse de pointe de 17 nœuds. La navigation se partagera entre la voile et le gaz naturel. Il aura pour nom l’ORIENT EXPRESS SILENSEAS.
Un autre voilier a fait sa première navigation en 2023. Il s’agit du LE CANOPÉE qui reste le premier grand cargo. Il transporte des éléments de la fusée Ariane 6 vers la Guyane à une vitesse de croisière de 16 nœuds. 121 mètres de long avec une surface de voile de 1452 m² aux quatre coins du bateau. La part de propulsion varie de 15 à 40 % à la voile pour une économie moyenne de 30 %.
On se rend compte que la marine à voile semble de retour et que plusieurs chantiers navals restent en plein travail sur des projets ambitieux comme les porte-conteneurs entre autres.