8 Mars 2024
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Il s’agit d’une matière produite par un arbre, et plus précisément par l’écorce de cet arbre qui a pour nom le chêne-liège. Ses autres noms sont suve ou surier.
Le chêne-liège pousse sur tout le pourtour méditerranéen : Afrique du Nord, Sicile, Sardaigne, mais surtout au Portugal et en Espagne. En France : Provence et Corse, des Pyrénées-Orientales jusqu’aux Alpes Maritimes.
Cet arbre peut atteindre 20 mètres de haut et une circonférence de 5 mètres, avec une durée de vie de 270 ans. Il a une particularité très intéressante puisqu’il fabrique du liège.
Il craint le gel, on ne le trouve pas au-dessus de 1200 mètres d’altitude et pousse sur un sol pauvre. Son origine remonterait à environ 60 millions d’années.
Autre caractéristique de cet arbre : une écorce en liège épaisse jusqu’à 25 centimètres qui permet à l’arbre de garder son humidité et donc de « repartir » rapidement après le passage des incendies de forêt.
Cette écorce, qui est prélevée tous les 9 ans, représente un atout économique pour ces pays méditerranéens, et surtout pour le Portugal qui se positionne comme le premier producteur mondial avec 52 % de la production totale, évaluée à 300 000 tonnes par an. Il représente pour ce pays un atout non négligeable puisqu’il rentre pour 3 % dans le PIB. La France produit 4000 tonnes annuellement.
Après traitement, le liège peut être utilisé de différentes manières : il peut être concassé et transformé en panneaux ou rouleaux d’isolation pour les murs et les sols, car c’est une matière légère, résistante, ininflammable et imperméable, dans la fabrique de chaussures, pour les sièges de voiture ainsi que les joints, pour la pêche, le sport, dans l’industrie de pointe, etc.
Il a aussi une utilisation importante pour boucher les bouteilles. Cette utilisation remonte déjà au temps de l’Antiquité pour la fermeture hermétique des boites, récipients et urnes. Mais il a donné sa pleine utilisation avec les premières bouteilles en verre, et malgré différents types de bouchage de bouteilles, le liège reste le leader incontesté du marché mondial.
Il semble maintenant que ce soit en France que la fabrication des premiers bouchons ait commencé dans le Var, les Landes et les Pyrénées-Orientales. Quelques chiffres pour confirmer :
550 bouchons de liège sont fabriqués dans le monde chaque seconde et 12 milliards de bouteilles sont fermées avec un bouchon de liège.
La France, qui n’est pas un gros producteur de liège, mais elle fabrique 2,5 milliards de bouchons chaque année. Faire des bouchons demande beaucoup de manipulation, après l’écorçage, les planches de liège sont rangées et stockées en pile dans des lieux très ventilés et sous le soleil pendant plus d’un an. Elles sont ensuite découpées suivant les longueurs et largeurs désirées et passent ensuite dans une machine pour les diamètres voulus.
Malgré l’apparition d’autres moyens de bouchage comme les bouchons en plastique ou en verre, il semble que le liège perdurera encore longtemps. À titre d’exemple, 83 % des consommateurs de vin en France préfèrent le bouchon en liège, qui reste un signe de qualité.
Les USA et la Chine qui sont les plus gros consommateurs de vin au monde et qui importent principalement du vin de Bordeaux préfèrent également le bouchon de liège, gage de tradition, et la Nouvelle-Zélande semble abandonner les bouchons à vis.