Le beaujolais nouveau : toujours poussé par la communication, mais des ventes de plus en plus poussives.

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La fin du mois de novembre rime avec beaujolais et les festivités qui accompagnent sa sortie qui est fixée au troisième jeudi du mois de novembre depuis plusieurs décennies.

Toujours poussées par une communication importante, dans les magasins de grande distribution, en CHR (cafés, hôtels, restaurants), mais aussi dans les magasins spécialisés (cavistes) avec diverses manifestations et soirées organisées autour de ce vin primeur, les ventes sont de plus en plus poussives.

Évolution des ventes de beaujolais nouveau :

La fête du beaujolais nouveau est apparue en 1951, mais il a fallu attendre les années 1980 pour que celle-ci connaisse l’engouement extrême puis baisser progressivement d’intensité et d’intérêt.

Dans les années 1980, c’est environ 500 000 hectolitres de beaujolais nouveau et de beaujolais village qui sortaient des propriétés.

D’année en année la production décroit régulièrement, de 500 000 hectolitres, nous passons à 211 000 hectolitres de beaujolais nouveau en 2014/2015 puis 190 000 en 2016/2017, la dégringolade se poursuit pour atteindre 167 000 hectolitres pour la saison 2018/2019 puis connaitre une nouvelle chute spectaculaire pour passer à 135 000 hectolitres en 2020/2021  et malheureusement 124 000 pour la récolte 2022/2023.

Part du beaujolais nouveau par rapport à la production globale de la région du Beaujolais :

Ces vins primeurs, que sont le beaujolais nouveau et le beaujolais villages, ne représentent pas la production la plus importante de la région. Ils sont mis en avant par une communication importante, mais à côté de cela les vins de garde de la région du beaujolais restent largement majoritaires. Ces vins sont connus eux aussi, il s’agit des « Juliénas », « Saint Amour », « Moulin-à-vent », « Morgon », « côte de Brouilly », « Chiroubles ». Ces vins de gardes sont issus de 12 appellations, dont 10 crus.

Quid de l’exportation :

Les étrangers apprécient toujours ce vin primeur produit dans le vignoble du Beaujolais, à partir du cépage gamay, et aussi la notion festive qui va avec, accompagné par les plateaux de mets de charcuterie ou de fromage créant l’atmosphère française.

Cependant, là aussi à l’exportation les ventes sont en baisse.

Les cinq principaux importateurs de beaujolais nouveau ou beaujolais villages restent les mêmes :

Le Japon comme premier importateur avec 17 500 hectolitres importés, suivi des États-Unis avec 8900 hectolitres, le Royaume-Uni suit en troisième position à 53 000 hectolitres. Suivent après le Canada  pour 2500 hectolitres importés et la Belgique avec 1500 hectolitres du breuvage.

Tout cela représente 16,6 millions de bouteilles de commandes tous circuits confondus et tous pays confondus.

L’export représente 6,5 millions de bouteilles.

La grande distribution représente la moitié des cols (bouteilles) vendue en France,

Il faut garder à l’esprit que 77 % des ventes se déroulent durant les 4 premiers jours de la fête du beaujolais nouveau et du beaujolais villages.

Le cumul des ventes à la propriété du e-commerce des cavistes et restaurants  représente 4,8 millions de bouteilles.

Avenir et évolution du Beaujolais nouveau :

L’évolution du prix de vente en grande distribution, 4,26 de prix de vente moyen la bouteille en 2018 pour 4,44 en 2020 pour atteindre 5,19 de prix de vente moyen en 2022.

L’augmentation du prix du verre dû aux pénuries existantes.
L’augmentation de l’énergie touchant la production et le transport.

Les changements climatiques avec des températures moyennes toujours plus hautes modifiant la maturation du raisin, les accidents climatiques avec des grêles, des tempêtes et très fortes giboulées, des gelées décalées en saison, etc.

Tous ces éléments sont des contraintes de plus à la continuité du beaujolais nouveau et du beaujolais villages.