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Le stress hydrique remet en cause la production agricole du Maroc

Temps de lecture 5 min 30 s

Le stress hydrique remet en cause la production agricole du Maroc

Le stress hydrique remet en cause la production agricole du Maroc

Le stress hydrique remet en cause la production agricole du Maroc

 

Le secteur primaire tient une place importance dans le PIB global du Royaume chérifien depuis toujours. Mais depuis un peu plus de 5 ans, le stress hydrique que connait le Maroc reste un acteur majeur des campagnes agricoles et pour cette campagne 2023/2024 les choses s’annoncent encore plus compliquées.

 

Les exportations agricoles du Maroc face au stress hydrique :

 

Le Maroc se positionne comme un pays agricole important, produisant des fruits comme les clémentines, des oranges, des bananes, des fraises, des citrons, mais aussi des légumes comme différentes familles de salades, des avocats, des courgettes, des pommes de terre ou des patates douces, etc. N’oublions pas non plus les olives et les amandes d’argan, en prenant en compte la suite de ces filières qu’est la production d’huile d’olive et d’huile d’argan.

Une partie de cette production est exportée principalement vers l’Europe. Il s’agit principalement, des avocats, des citrons, des oranges, des clémentines, des pamplemousses, des bananes.


Cependant depuis le début de cette période de plus en plus sèche, avec une pluviométrie qui se dégrade chaque année, les exportations deviennent moins importantes voir moins évidentes.

Il suffit de se déplacer dans les zones fortement agricoles pour constater que bon nombre d’Oueds restent à sec, et que les agriculteurs ont de plus en plus de mal à pouvoir irriguer leurs terres aisément face à ce stress hydrique.

 

Résultats de ces périodes de stress hydrique répétées sur la production agricole du Maroc :

 

Ce stress hydrique est principalement depuis 2018, et commence forcément à provoquer des effets importants sur les récoltent.

Les pertes commencent à se faire sentir au niveau des exportations pour de nombreux produits, mais l’impact se ressent également sur le marché local avec une augmentation des prix chez les marchands de fruits et légumes avec pour principale cause le stress hydrique.

À titre d’exemple, 1 kg de légumes au second semestre de l’année 2022 s’achetait environ 10 dirhams, soit environ 0,92 d’euro, alors qu’en toute fin d’année 2023 nous restons plus proches de 14 dirhams, soit 1,30 euro. Certes ces prix restent extrêmement bas pour les consommateurs européens qui trouvent leurs fruits et légumes à près de 3 euros le kilogramme en moyenne et leur salade entre 1 et 3 euros, mais cette évolution s’élève tout de même à 40 %.

Autre exemple criant de cette baisse de la production et de l’augmentation des prix, l’impacte direct sur la quantité d’olives produites et sur l’huile d’olive de manière directe.

Il faut savoir que sur un que la production d’oliviers varie de 1 à 77 en fonction de la quantité de précipitation sur la saison. Il en est de même pour tous les oliviers du bassin méditerranéen. Cela signifie qu’en période favorable avec des pluies nécessaires, une exploitation qui produit 1000 litres d’huile d’olive ne produira plus de 130 litres sur une saison en stress hydrique profond.

Cette baisse de production a eu deux conséquences principales au Maroc :

Le prix du litre d’huile d’olive est passé à 100 dirhams, soit environ 9,20 euros, alors qu’il s’affichait à environ 65 dirhams le litre quelques mois en arrière en magasin, soit quasiment 5,97 euros.

Les représentants de la filière ont tiré la sonnette d’alarme auprès des ministères de l’Agriculture et celui du Commerce extérieur, demandant une baisse, voir même une suspension totale des exportations d’huile d’olive pour une durée d’une année pour commencer afin de ne pas positionner le marcher locale sous très haute tension. Il faut être conscient que l’huile d’olive fait partie de la composition de quasiment tous les plats sucrés ou salés dans la cuisine marocaine.

 

Le stress hydrique remet en cause la production agricole du Maroc
Le stress hydrique remet en cause la production agricole du Maroc

 

Cette tension hydrique intervient aussi sur les périodes de production et sur la qualité des agrumes :

 

Comme nous l’avons évoqué les quantités récoltées à logiquement un impact sur le prix, mais a aussi une incidence sur la qualité des fruits eux-mêmes.

La filière arboricole marocaine, fer-de-lance de l’agriculture du pays connait donc de grandes difficultés depuis ces dernières années sèches. Et d’autres questions se posent avec cette situation.

En effet, les agrumes, même ceux considérés comme les meilleurs, comme les oranges Navel, baissent en qualité en montrant un léger dessèchement interne.

Les clémentines qui sont le fruit phare des fêtes de fin d’année en Europe ont connu une baisse du prix de vente pour les producteurs.

Avec un prix initial d’environ 245 dirhams les 10 kg à l’achat chez les producteurs, les prix ont chuté entre 165 et 200 dirhams pour la même quantité, représentant une perte considérable. Cela dû à la chute de production d’une part, mais aussi à une qualité de fruit moins juteux. Pour la clémentine, qui reste un fruit de période hivernale, il devrait cependant être moins atteint par la sécheresse que les agrumes qui parviennent à maturité plus tôt dans la saison quand le temps reste plus chaud.

Cette baisse de quantité récoltée due au stress hydrique, et donc, logiquement la difficulté à fournir les produits commandés à l’exportation à un impact sur le comportement des acheteurs et grossistes dans certains pays qui se trouvent à court de marchandises pour répondre à la demande de leurs consommateurs. Pour pallier à ce déficit de quantité de la part des agriculteurs marocains, ils décident de se tourner vers d’autres pays comme source d’approvisionnement par exemple l’Italie ou l’Espagne qui dans le sud de leur pays ont un climat proche de celui du Maroc.

 

Quelles sont les perspectives pour les filières agricoles au Maroc face à ce stress hydrique ?

 

Pour maintenir un secteur primaire actif, et un niveau d’exportation de ce secteur important pour alimenter le pays en devises (en plus du tourisme des étrangers) il est nécessaire de s’appliquer à travailler sur deux axes :

 

L’eau : outre espérer une amélioration des précipitations sur les années à venir, ce qui paraît fort peu probable au vu des prévisions des météorologues internationaux qui étudient le climat, il est indispensable pour le Maroc comme pour beaucoup d’autres pays de travailler sur la ressource « eau ».

Il y a plusieurs voies sur lesquelles il faut agir

          La consommation intelligente est raisonnée des ressources existantes, qu’il s’agisse des agriculteurs, comme des particuliers. Il faut informer beaucoup et prévenir sur l’usage de l’eau et faire en sorte qu’elle soit utilisée avec rigueur et intelligence. Mais aussi en encourageant la limitation des produits chimiques et phytothérapiques qui ont pour but d’augmenter les rendements, afin de protéger les sols et les nappes phréatiques.

          « Fabriquer de l’eau » avec les très nombreuses techniques qui ont déjà été testées, comme la condensation, le reboisement, l’intervention sur les nuages en les faisant « exploser ».

          Accélérer et amplifier la démarche qui vient d’être initiée par le Maroc consistant à construire plusieurs usines de dessalement d’eau de mer pour la rendre propre à la consommation et à l’irrigation des zones rurales.

          Optimiser le traitement des eaux usées afin de « récupérer » la quantité maximale d’eau réutilisable par l’augmentation conséquente de stations d’épuration dans les zones des grandes villes fortement consommatrices du précieux liquide.

          Augmenter la superficie de forêt dans les différentes régions afin de favoriser les pluies.

Tout cela permettrait de limiter le stress hydrique sur le long terme au Maroc.

Les différentes espèces agricoles pour l’agriculture marocaine :

Pour cet axe de travail, il existe également plusieurs pistes de travail.

Mettre en place des collaborations rapprochées avec les laboratoires de recherche nationaux et internationaux qui travaillent sur l’évolution des espèces agricoles, afin de pouvoir trouver les espèces qui vont pouvoir s’adapter ou supporter l’évolution du climat dans les décennies à venir, en ayant besoin d’une quantité d’eau plus faible, et en supportant des températures plus élevées sur des durées plus longues.

Revenir à d’anciens légumes ou fruits qui s’adaptaient à une époque, de manière autonome aux conditions naturelles et qui poussaient aisément.
Une aventure a été mise en place dans la région grenobloise ou un homme a planté toute une série de vieilles espèces de fruits et légumes, et il produit à la fois des fruits et légumes, mais des graines des dites plantes, en les soignant naturellement, sans insecticides ni pesticides et sans mettre en place de réseaux d’irrigation. Tout cela sur un secteur où la pluviométrie n’est pas élevée.

 

Le Maroc qui déploie d’importants efforts pour assurer une autonomie énergétique en implantant une énorme ferme solaire dans le sud de son pays (Noor) et qui a aussi une seconde de ces centrales solaires en projet, et en développant énormément la production d’électricité éolienne, doit aussi prendre en considération cette situation climatique et explorer toutes les pistes possibles pour renforcer sa souveraineté alimentaire pour les décennies à venir. Il est évident que le Maroc ne pourra pas produire l’ensemble de ce que ses habitants consomment, car le climat du pays ne permet pas toutes les cultures. C’est l’exemple du riz par exemple.

Outre cette priorité, c’est aussi l’occasion comme pour l’énergie, de devenir un pays leader de la production agricole et arboricole durable sur le continent tout en maintenant de très nombreux emplois.

Le stress hydrique remet en cause la production agricole du Maroc

Le stress hydrique remet en cause la production agricole du Maroc

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