Aéroports français sous perfusion et financements perdus

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Vous connaissez Paris Orly, aussi Roissy Charles de Gaulle, Le Bourget, ces trois gros aéroports parisiens très connus, mais il y en a tant d’autres… Strasbourg Entzheim, Metz-Nancy Lorraine, Cherbourg, Yvetot, Marseille-Marignane, Vatry, Dieppe, La Rochelle, etc. La France est le premier pays européen en nombre d’aéroports.

Faisons donc un tour de la situation de ces aéroports, plus ou moins gros, qui pour certains vivent sous perfusion d’argent de l’état pour être maintenu en activité.

Densité en nombre d’aéroport et fréquentation des aéroports français :

La France se trouve avec 73 aéroports ayant une activité commerciale significative. Ce chiffre est énorme au regard de nos voisins européens. Le second au classement se trouve être l’Espagne, bien loin de ce chiffre avec 49 aéroports, suivi par le Royaume-Unis avec 46, arrive ensuite la péninsule italienne avec 37 aéroports puis les Pays-Bas et l’Allemagne avec respectivement 25 et 24, c’est-à-dire trois fois moins qu’en France, tous ces pays se trouvent bien loin devant la Belgique avec 6 ou le Luxembourg, avec l’aéroport de sa capital qui certes n’a pas le même nombre d’habitants non plus.

La fréquentation globale des aéroports français pour l’année 2022 s’élève à 173 955 056 de passagers commerciaux. Ce chiffre se situe largement en deçà des chiffres de l’année 2014 qui montaient à 214 millions de passagers.

Les disparités sont cependant considérables entre tous ces aéroports. En effet, le premier aéroport français en termes de fréquentation se Roissy Charles de Gaulle accueille 57 474 033 de passagers durant l’année 2022, soit plus de 32 % de la fréquentation de tous les aéroports français.

Arrive en seconde place l’aéroport d’Orly qui a accueilli 29 187 269 passagers en 2022, suivi par l’Aéroport de Nice Côte d’Azur avec environ 13 millions de passagers.

À eux trois ces aéroports représentent un peu plus de 57 % du trafic français.

Bien sûr, il existe d’autres aéroports importants en France en termes de passagers, et nous pouvons nommer à la suite de ces trois principaux :

Lyon Saint-Exupéry avec ses 11 millions de voyageurs,

Marseille Provence (Marignane) avec presque autant de voyageurs 10 151 743, arrivent ensuite Toulouse Blagnac avec un peu plus de 9 630 000 touristes, puis Bâle Mulhouse Fribourg pour environ 9 millions en 2019 suivi de Nantes avec près de 7 230 000 passagers.

Que se passe-t-il alors dans les plus de 60 autres aéroports de France ?

Les petits aéroports de France sous perfusion de l’argent public,

En France seuls 10 aéroports dépassent plus de 3 millions de passagers annuellement. Les autres se situent à des niveaux bien inférieurs, et dépendent de quelques compagnies low cost ou de quelques frêts aériens. Fonctionnant avec des aides des régions, de l’état et même de l’Europe, ces petits aéroports proposent des conditions en « or » à ces compagnies pour qu’elles maintiennent leurs lignes. L’aéroport de La Rochelle qui a accueilli 180 000 passagers sur toute l’année 2022 a d’ailleurs eu un rappel à l’ordre de la Chambre régionale des comptes, pour mauvais usage de l’argent public (aide publique illégale) dans sa collaboration avec la compagnie Ryanair.

À partir de 2027, l’Europe prévoit de stopper toutes les aides financières aux aéroports qui ont moins de 3 millions de passagers par an. Il est donc à se demander comment vont faire une majorité de nos petits aéroports nationaux pour survivre, quand l’on sait que les subventions pour maintenir l’activité restent considérables. À Rodez nous atteignons 23,70 euros de subventions par passager, à Vatry à côté de Châlons-sur-Marne coute d’après une information de « France Bleu », 600 000 euros à la région et plus de 1,5 million au département, avec seulement 60 000 passagers sur une année. Nous arrivons à 37,20 euros de subvention par passagers. Pour l’aéroport de Rouen, nous dépassons les 93 euros.

Les exemples sont ainsi très nombreux avec des aéroports qui dépassent à peine les 1000 passagers annuels. Rouen : 1065, Le Touquet avec 1092 et Melun entres autres avec 1191 personnes.

Il semble donc nécessaire de prendre cette problématique à bras le corps, surtout que le maillage du territoire ne paraît pas judicieux. Les aéroports de Tours et de Poitiers sont distants de 98 km, ceux de Pau et de Tarbes de 50 km, et que dire des trois de Montpellier, Nîmes et Béziers séparés de 70 km.